A l’occasion du centenaire de l’exécution de Gabrielle Petit
Monsieur le Bourgmestre,
Monsieur l’Echevin délégué à la fonction maïorale
Mesdames et messieurs les membres du Collège communal
Madame la Présidente du Comité Gabrielle Petit
Chers membres de l’ACRF – Femmes en milieu rural
Mesdames et Messieurs,
L’ACRF-Femmes en milieu rural, mouvement d’éducation permanente en FWB, s’est fort investi à travers l’engagement de nos membres dans la commémoration du centenaire de la guerre 14 18. C’est un honneur pour nous que de participer à cet hommage rendu à une femme. Que les organisateurs en soient vivement remerciés.
Nos recherches sur les rôles joués par les femmes nous ont révélé un double mouvement : femmes dans la guerre et femmes dans la paix. C’est ce double mouvement qu’ont voulu symboliser les femmes des groupes d’Ere et d’Havinnes en réalisant des coquelicots en céramique.
Coquelicots rouges surgis du fameux poème In Flanders Fields du médecin canadien John Mc Crae symbole de la douleur et de la mort engendrées par la guerre,
Coquelicots rouges pour rendre hommage aux femmes non pas seulement en tant que victimes mais aussi en tant qu’actrices dans l’effort de guerre.
Des femmes se sont investies à l’arrière-front pour assurer le relais des hommes partis au combat et participer au fonctionnement du pays dans la vie quotidienne. D’autres se sont aussi engagées à proximité du front, infirmières pour beaucoup et, de façon exceptionnelle, en tant qu’espionne comme Gabrielle Petit. 100 ans après, cette femme d’exception suscite encore l’admiration auprès des nôtres : à 23 ans aurions-nous eu son courage et sa détermination ? Aurions-nous été prêtes à entrer dans la résistance ? Aurions-nous accepté de nous mettre en danger en devenant espionne ?
Auprès des coquelicots rouges, fleurissent des coquelicots blancs : ils sont le symbole de la force des femmes qui veulent donner une chance à la paix.
Coquelicots blancs pour rendre hommage aussi aux femmes qui devant l’absurdité des batailles ont voulu créer des conditions de paix en organisant un congrès à La Haye fin avril 1915. 1500 femmes de tous les pays en guerre s’y sont retrouvées. Utopistes pour les uns, traitres pour les autres, elles ont produit un certain nombre de recommandations que l’on a retrouvées par la suite dans la charte de la Société des Nations.
100 ans plus tard devant l’arrivée des réfugiés qui fuient la guerre et la barbarie, des femmes veulent encore et toujours œuvrer pour la paix en créant des passerelles et des gestes de solidarité en posant des gestes concrets, simples et amicaux avec les jeunes mamans des centres d’accueil.
100 ans plus tard, coquelicots rouges, coquelicots blancs, coquelicots rouges et blancs, voilà ce que les mains artistes des femmes d’Ere et Havinnes ont voulu exprimer, en façonnant la céramique : les engagements de tous et toutes, hommes et femmes, pour en finir avec la guerre et la barbarie, engagements pour se donner les moyens de vivre dans la paix.
Tournai, le 1er avril 2016
Brigitte Laurent, présidente