C’est avec un profond soulagement que nous apprenions récemment le verdict du procès d’Harvey Weinstein pour harcèlement et agression sexuelles. L’ancien maître omnipotent d’Hollywood finira sa triste vie de prédateur sexuel en prison, ou à l’hôpital, vu son état de santé. Et bien au-delà de la satisfaction de voir que personne ne se trouve au-dessus des lois, nos pensées sont à ses trop nombreuses victimes.
Si pour certain.e.s, ce verdict signifie la fin d’une saga strictement américano-hollywoodienne, d’autres, par contre, se prennent à espérer que ce n’est là que la première pierre d’un processus de libération de la parole des femmes et la mise en avant de leurs droits. En tant que mouvement de femmes nous faisons bien évidemment partie de la seconde catégorie de personnes.
Pourtant, rien n’est gagné. Et ce, même si cette parole retrouvée des femmes abusées se fait désormais entendre jusqu’aux plus hautes sphères du cinéma français, même si le 8 mars a été réellement mieux compris et expliqué par les médias que les années précédentes; même si les devantures des magasins assimilant cette journée internationale des droits des femmes à une fête de LA femme avec leur lot de parfums et de bouquets de roses étaient sensiblement moins nombreuses que par le passé; et même si la Belgique a pour la première fois de son existence une Première ministre et que cette première Première ministre s’est vu offrir les pleins pouvoirs par un parterre d’hommes qui se seraient pourtant bien vus à sa place, nous devons malheureusement constater qu’à l’heure actuelle, des freins culturels et structurels existent encore et que l’égalité entre les femmes et les hommes n’est aussi évidente dans les faits que sur papier…
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