Le Brésil, 6ème puissance économique mondiale, reste un champion mondial des inégalités ! Plus d’un quart de la population brésilienne vit dans la pauvreté et plus de 20 millions de Brésiliens souffrent encore de la faim. Engagés dans un match sans merci contre la faim et l’agrobusiness, les paysans brésiliens nous montrent un chemin de victoire. Dans les campagnes brésiliennes, les grands propriétaires, de concert avec les firmes de l’agro-business, exploitent d’immenses surfaces et poussent les petits paysans dans l’exclusion et la pauvreté. L’accès à la terre, mais aussi à l’eau, aux crédits, au soutien gouvernemental et aux marchés sont les enjeux d’un match sans merci et, a priori, inégal. En s’unissant, en s’armant de patience, en résistant pacifiquement, les mouvements paysans parviennent, avec d’autres, à infléchir la politique du gouvernement pris en otage par le lobby agro-industriel et latifundiaire.
Ainsi, à Goiás, la Commission Pastorale de la Terre (CPT), partenaire d’Entraide et Fraternité, revendique une réforme agraire qui redistribuerait la terre de façon plus équitable. Cependant, rien ne sert d’obtenir de la terre si on ne peut pas, ensuite, l’exploiter et en vivre ! Elle promeut aussi un développement rural où la production agricole s’opère selon les principes durables de l’agro-écologie et où les paysans s’organisent en coopératives pour mieux produire et mieux écouler leurs productions. Par son travail engagé sur le terrain, la CPT est une présence solidaire, fraternelle et prophétique qui soutient les paysans dans leur lutte pour la terre et une vie digne.
Témoin : Leticia Garces de Souza Paiva
Leticia Garces de Souza Paiva, 33 ans, est mariée, sans enfant. Elle vient d’une famille de l’intérieur de l’État de Goiás. Après avoir vendu sa terre, la famille migre vers la ville. Elle a grandi dans la banlieue de Goiânia où elle a suivi l’enseignement secondaire sans pouvoir continuer à l’université, faute de moyens.
Durant cette période, elle a toujours gardé un contact avec le monde rural en visitant sa famille. Elle a rejoint les mouvements de lutte pour la terre en 2006 et, la même année, elle a découvert le travail de la Commission Pastorale de la Terre (CPT) du diocèse de Goiás. Elle s’est rapidement identifiée à cette forme de travail et aux objectifs défendus par la CPT. Pour cette jeune femme, même si les terres qui ont été promises ne sont pas encore distribuées, c’est un choix qu’elle a fait de vivre à la campagne et de lutter collectivement pour les droits des populations rurales pour développer une agriculture qui respecte les personnes et l’environnement : « J’ai décidé que je veux vivre ici et lutter chaque jour pour réussir à atteindre nos objectifs en travaillant et en apprenant chaque fois plus, grâce à l’espoir et la confiance en Dieu ».
Organisé par le Secteur Pastoral de La Bruyère avec le soutien de l’ACRF