L’année 2024 sera, en Belgique, l’année de toutes les élections : fédérales, régionales, communales, européennes. Dans notre pays bientôt bicentenaire, cette échéance peut faire peur. Outre la fatigue démocratique et la crainte d’une nouvelle crise politique de plus de 500 jours, la montée des extrêmes est un péril de plus en plus tangible. On évoque une tentation ou un piège de la « radicalité », mais utiliser ce terme de radicalité pour désigner le problème est-il efficace et signifiant ? Comment qualifier et surtout reconnaitre les partis et mouvements qui font peu de cas des libertés fondamentales ? L’ACRF – Femmes en milieu rural entend préparer au mieux ces moments d’élections et s’est interrogée sur ce concept de radicalité.
« Radicalité » c’est le mot repoussoir. La radicalité est plus souvent employée pour discréditer une pensée et renvoyer à l’outrance, voire à la violence d’un mouvement ou d’un camp. Dans le langage courant, la radicalité se confond souvent avec l’extrémisme. Elle est revendiquée afin de désigner l’urgence d’un constat ou l’intransigeance d’un combat.
La radicalité est un phénomène propre au genre humain qui relève d’une action qui est catégorique, sans concession, unilatérale et dont on use pour combattre quelque chose.
A l’heure actuelle on l’utilise très souvent pour désigner les mouvements écologistes (constitués de jeunes principalement) : « La radicalité n’est plus une option pour bon nombre de militants écologistes. On a vu des actions de désobéissance civile, de sabotage aussi, parfois de dégradations comme cela s’est passé sur certains golfs, accusés de gaspiller l’eau en pleine sécheresse estivale. Ce type nouveau d’action interroge, au point où certains opposants s’inquiètent d’y déceler les prémices de mouvements extrémistes, voire d’un éco fascisme. Ces actions illégales sont souvent vues comme des actes commis par des khmers verts selon les termes de leurs opposants, qui redoutent l’émergence d’un écofascisme… »
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