Dans la nuit du 11 avril 2005, l’usine Spectrum s’effondre sur les 300 travailleurs en poste de nuit. 74 travailleurs perdent la vie, plus de 100 travailleurs sont blessés, certains ne pourront plus jamais travailler. La liste des disparus n’est pas encore établie. Depuis l’accident, 5.000 travailleurs de Spectrum et de l’usine voisine appartenant au même groupe ont perdu leur emploi et se retrouvent sans ressource, certains d’entre eux sans logis.
L’édifice de 9 étages, construit en zone inondable, n’était pas conforme au permis de bâtir n’autorisant que 4 étages. Les lourdes machines de 2 à 3 tonnes installées dans les étages supérieurs faisaient trembler le bâtiment lors de leur fonctionnement. Les jours précédant l’accident, les travailleurs avaient constaté la formation de fissures dans les murs et en avaient averti leur hiérarchie qui n’a pas réagi.

D’importantes entreprises européennes de distribution, dont la société belge The Cotton Group (les tee-shirts B&C) et Carrefour Belgium sont ou étaient clients du groupe Shahriyar auquel appartient l’usine aujourd’hui effondrée.
Ces deux entreprises disposent chacune d’un code de conduite. Les critères de ces codes, qui concernent entre autres les conditions de sécurité et d’hygiène, n’ont manifestement pas été respectés ni dans l’usine Spectrum ni dans l’usine voisine.

Il ne s’agit pas d’un accident isolé. Ces dernières années des centaines de travailleurs de la confection au Bangladesh ont été victimes d’incendies ou d’effondrement d’usines.
Cela doit cesser. Exigez que les autorités publiques du Bangladesh et les distributeurs qui s’y approvisionnent s’engagent concrètement avec les employeurs de la confection du Bangladesh et les organisations représentatives des travailleurs pour assurer un avenir au premier secteur industriel du pays et à son million et demi de travailleurs, en misant sur la sécurité et sur le respect des droits des travailleurs.