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Cornelius Castoriadis. Penser la démocratie radicale

Sérendipité

Un mot quelque peu barbare peut venir éclairer la genèse de la présente étude.

Alors que depuis quelque temps, l’ACRF – Femmes en milieu en rural se penche, selon divers angles d’approche, sur les problématiques agricoles, s’est présentée la question de la propriété privée de la « terre », entendue ici dans les usages humains auxquels elle est destinée. Pour le dire plus précisément : l’on se demandait comment il pouvait se faire que les terres agricoles soient des propriétés privées alors que les nourritures diverses qu’elles produisent concernent un besoin de base de l’humanité tout entière ?

C’est ici qu’intervient ce curieux vocable de « sérendipité » qui renvoie au fait de faire par hasard une découverte inattendue qui s’avère ensuite fructueuse. Nos recherches nous avaient mené vers une thèse de doctorat dont le titre semblait prometteur : « De la propriété à l’autonomie : la propriété privée ». Après la lecture de cet imposant ouvrage, s’est imposée à nous la figure de Cornélius Castoriadis, sur les conceptions duquel s’était appuyée la thèse d’Éric Fabri : dans ce travail, nous prendrons le parti de concevoir la démocratie comme l’a pensée Cornelius Castoriadis, c’est-à-dire comme démocratie radicale.

Au cours des éclaircissements relatifs à la propriété que nous fournissait Éric Fabri, c’est surtout le syntagme « imaginaire social-historique » qui a retenu notre attention et nous a de surcroît renvoyé à celui de « démocratie radicale » … Deux concepts-clés de la pensée de Castoriadis que nous exposerons de façon détaillée dans la deuxième partie. Contentons-nous ici de comprendre le concept d’un imaginaire social-historique comme une des compréhensions possibles de l’univers (lui-même soumis à cet imaginaire, il peut se réduire à la Terre, s’étendre au « ciel », ou encore à l’immensité que nous percevons aujourd’hui).

Or, nous avons la conviction que la philosophie est essentielle à la compréhension de notre monde. Même si ce champ de connaissance (ou de questionnements) semble fort loin de nos préoccupations quotidiennes, il dessine ou modèle cependant, plus ou moins souterrainement, les grandes évolutions que connaissent nos sociétés.

La philosophie de Castoriadis présente en outre cet avantage (par rapport à d’autres approches plus absconses) d’être assez compréhensible d’une part et, de l’autre, d’être prospective : d’esquisser des modèles d’organisation sociale à (re)construire.

C’est pourquoi, sérendipité oblige, abandonnant provisoirement notre champ d’investigation premier (la propriété privée de la terre agricole), nous avons décidé d’exposer, de façon certes synthétique, ce qui fait l’originalité et la pertinence de Castoriadis – lequel n’est évidemment pas à l’abri de toute approche critique.

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