La neutralité est avant toute chose une notion juridique qui, en raison des évolutions sociales (et en particulier des questions religieuses) a trouvé à s’appliquer en bien des domaines. Nous avons choisi ici de l’aborder sous l’angle de l’enseignement en Communauté française.
En mars 2015, la Cour Constitutionnelle belge rendait un arrêt décrétant que le cours de morale laïque dispensé dans les écoles de la Communauté française notamment n’était pas  » neutre  » et qu’au regard de la Constitution tout parent qui le désirait pouvait sans plus de justification en dispenser son enfant. Il va sans dire qu’il en allait de même pour les cours de religion. On revient dans un premier temps ici sur cette affaire et sur la rapide réorganisation à laquelle la Communauté française a été contrainte.
Il ressort encore que divers enjeux étaient au centre des décisions prises. Outre la question des professeurs qui, leurs cours étant désertés, couraient le risque de se voir licencier et la nécessité très générale d’assurer une  » formation aux idées « , il s’agissait aussi de lutter contre la radicalisation d’origine religieuse.  Il fallait enfin (et surtout ?) démontrer que le cours nouveau qu’instaurerait le décret modifiant la situation serait bel et bien  » neutre  » et que rien ne permettrait dès lors de s’y soustraire. En Communauté française, c’est un décret de 1994 (plusieurs fois modifié) qui s’attache à définir la  » neutralité  » et auquel se réfèrent les nouveaux cours de philosophie et de citoyenneté (CPC). Nous nous penchons ici sur les 4 articles du décret qui déterminent – sans doute avec bonne volonté mais sans grand succès, disons-le de suite – sur le fond ce que pourrait bien être la neutralité…
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