A l’heure où l’on organise les journées du patrimoine sur le thème Femmes et Patrimoine, nous fouillons toutes et tous nos mémoires, nos documents, nous regardons nos monuments à la recherche de figures féminines de chez nous … Or ce qui marque particulièrement en milieu rural, c’est l’invisibilité des femmes dans l’histoire. Pourtant, il n’y a pas moins de femmes importantes dans notre passé que d’hommes célèbres. La mémoire construite par les sociétés masculines évince bien souvent la moitié de l’humanité.

Parmi les invisibles, les sans-noms, certaines échappent à un total oubli : les sorcières. Elles sont devenues héroïnes de film, personnages de fêtes folkloriques, on baptise des lieux-dits, des chemins en leur mémoire… Mais qui sont-elles ces femmes souvent rurales et toujours anonymes (car si leur statut de sorcière reste dans le souvenir leur nom est souvent oublié ou non-dit) ? Pourquoi cette rare icône féminine résiste-t-elle au temps ? Elle résiste à tel point que les féministes actuelles sont hantées par cette image, l’écrivaine Starhawk, figure mondialement connue de l’écoféminisme se revendique sorcière.