C.L.T. – Longtemps, le seul remède contre la peste fut l’abréviation C.L.T. de la locution latine Cito, longe fugeas, tarde redeas : Fuis tôt, loin, et reviens tard. Au Ve siècle avant notre ère, Hippocrate préconisait déjà ce remède contre les épidémies, quand Avignon fut frappée par la peste noire en 1348, la cour pontificale plia bagage, on fit de même à Paris, au XIXe siècle, pour échapper au choléra. En 2001, l’auteure de roman policier, Fred Vargas, met cette prescription en titre d’un roman « Pars vite et reviens tard » dans lequel la peste joue le rôle principal.

C’est une constante, en période d’épidémies, notamment de la peste et du choléra, les habitants aisés des villes se réfugient à la campagne. La mémoire citadine a peut-être conservé ce réflexe protecteur car avec le coronavirus, beaucoup de citadins ont pris la clé des champs. Cela a eu un impact sur la démographie des villes. Rien qu’en France, selon une enquête réalisée par l’Insee grâce aux données d’Orange, environ 11% de Parisiens auraient quitté la capitale lors de la mise en place du confinement. On estime que 400 000 personnes sont parties de Paris intra-muros… et plus d’un million de la région parisienne ! La majorité des citadins ne sont pas partis, mais la proportion qui a bougé est considérable.

La France n’est pas un cas isolé. À Madagascar, au Canada ,au Kenya, en Inde, à New York, à Berlin … de nombreux citadins ont rejoint leur famille dans les campagnes. En Belgique aussi, des citadins surtout bruxellois et néerlandophones se sont réfugiés dans notre « campagne » wallonne