Jose Sebastian, petit producteur de café et d’épices du Kérala (Inde), est aussi porte-parole de la campagne internationale des petits producteurs de café. Il a répondu à l’invitation des femmes de l’ACRF (Action Chrétienne Rurale des Femmes), mouvement actif en Communauté Française de Belgique.

L’ACRF est particulièrement sensible puisque grâce au réseau de la FIMARC (Fédération Internationale des Mouvements d’Adultes Ruraux Catholiques) dont elle est membre fondateur, des échanges entre le mouvement indien et wallon se sont tissés depuis plusieurs années.

Rencontre entre un torréfacteur wallon et un producteur de cafe indien

Une responsable ACRF l’a emmené à Sorinne-la-Longue chez le torréfacteur Jean-Luc Mossiat. En province de Namur, il reste 5 torréfacteurs. En dégustant la tasse fumante d’un mélange soigneusement concocté, les deux hommes se sont trouvé beaucoup de convergences. Ils sont tous les deux petits indépendants dans ce système de commerce international dérégulé. Le torréfacteur s’attriste de ne plus trouver pour se fournir la même qualité de café qu’il y a dix ans. Le tri par les machines laisse passer beaucoup d’impuretés. J. Sebastian, lui, produit chaque année entre 500 et 1000 Kg de café sans pesticide, nettoyé manuellement.

Peut-on rêver que de plus en plus de nouvelles filières de commercialisation équitable voient le jour pour maintenir l’emploi et le savoir-faire des petits torréfacteurs et des petits producteurs ?

Quand la chute des prix conduit au suicide

« Le café qui valait 130 roupies en 1998 a baissé jusqu’à 16 roupies. Depuis trois semaines, sans qu’on comprenne les mécanismes de spéculation, le café est remonté à 40 roupies le kilo pour le grain vert » a dit J. Sebastian dans sa séance d’information pour les femmes de l’ACRF.

Cette crise du café n’est pas une fatalité mais le résultat de la décision d’abandonner en 1989, suite à la pression des Etats Unis et du Brésil, l’Accord International sur le Café , entre producteurs et consommateurs, qui fixait un prix minimum et des quotas de production.

Pour les 25 millions de petits producteurs dont les revenus dépendaient essentiellement du café et pour les ouvriers employés dans des plantations de café qui ont fermé, cela a conduit à des situations critiques. Il n’y a plus d’argent pour se soigner, pour envoyer les enfants à l’école. L’endettement mène au suicide à l’émigration massive vers les villes. Face à ce problème concernant plus de 70 pays, les mouvements ruraux de la FIMARC se mobilisent. En Inde, les participants à la Convention nationale des petits producteurs de café organisée en mars 2005 notamment par l’organisation de J. Sebastian (Spice Trust India) ont posé les balises d’un plan d’action.

Que faire ici ?

En tant que femmes désignées par le marketing comme « premières responsables des achats », l’ACRF estime qu’elles ont un rôle à jouer dans la consommation familiale mais aussi dans l’interpellation de collectivités : homes, hôpitaux, secteur horeca, magasins…

L’ACRF propose de boycotter le café des multinationales et d’acheter « Équitable » « Fair trade » « Max havelaar » ou de se renseigner sur les petits torréfacteurs de votre région.

 

 

VIENT DE PARAITRE