En 2020, la crise du coronavirus a bouleversé nos modes de vie en imposant des mesures de distanciation sociale et le recours massif et soudain au télétravail. Quelles en sont les conséquences à long terme ? Est-ce qu’il s’agit d’une nouvelle manière de travailler ? Le télétravail va-t-il devenir une forme d’organisation du travail qui va s’imposer ? Faut-il abolir le lieu de travail ? Quelle est la relation entre le télétravail et le bien-être au travail ? L’ACRF-Femmes en milieu rural s’est demandé ce que nous a appris l’épisode de télétravail durant les périodes de confinement.
Il y a quelques semaines déjà dans l’analyse Le travail : une valeur ? Ou une notion dépassée ?, l’ACRF-Femmes en milieu rural se questionnait déjà sur l’évolution de la notion « travail ». Dans le même ordre d’idées, le télétravail à grande échelle, héritage récent de la pandémie, interroge les femmes et particulièrement en milieu rural puisque l’une de ses caractéristiques est d’abolir les distances…
Avant tout, il est important de souligner que le télétravail n’a pas été inventé en 2020, l’an I de la pandémie, son histoire vient de loin. D’après certains, c’est dans les travaux de Norbert Wiener, le père de la cybernétique, qu’apparaît cette notion en 1948, c’est-à-dire de l’idée du travail à distance utilisant les nouvelles technologies de communication. C’est en 1976 que J.Nilles fait émerger le concept de telecommuting? Pour cet auteur, le télétravail est le résultat de la substitution des télécommunications aux transports de biens et de personnes.
Qu’est-ce que le télétravail ?
Le télétravail désigne toute forme d’organisation du travail dans laquelle un travail, qui aurait également pu être exécuté dans les locaux de l’employeur, est effectué par un salarié hors de ces locaux, de façon volontaire en utilisant les technologies de l’information et de la communication. Dans la pratique, il peut s’exercer au lieu d’habitation du salarié ou dans un tiers-lieu, comme par exemple un espace de co-working, dans d’autres locaux de l’entreprise, de façon régulière, occasionnelle, ou en cas de circonstances exceptionnelles ou de force majeure.
Il s’agit d’un lointain héritage du travail à domicile qui est une forme de production dans laquelle les ouvriers effectuent leur activité à la maison, dans leur propre logement ou dans un espace réservé à cet effet. Ils doivent assumer les coûts liés au lieu de travail. Aussi dénommé le travail en chambre, ce type de travail présente des caractéristiques qui ne détonnent guère avec celles du travail à distance d’aujourd’hui. Tous deux se jouent d’abord des frontières spatiales entre le professionnel et le domestique, les hommes bénéficiant plus souvent que les femmes d’un espace dédié à leurs activités rémunérées. Par ailleurs, parce qu’il est assorti de nombreuses préoccupations associées aux exigences du foyer, le travail salarié à domicile d’hier avait ceci de commun avec le travail domestique que les tâches à effectuer sont multiples, fragmentées quand elles n’exigent pas d’être menées de front.
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https://acrf.be/wp-content/uploads/2023/08/arcfana_2023_10_teletravail_MM.pdf