Le 18 février dernier s’ouvrait le sinistre procès de trois jeunes harceleurs ayant causé le suicide de leur victime. Le harcèlement n’est pas neuf et le suicide encore moins. Mais la puanteur qui se dégage de cette affaire vient de son support, les réseaux sociaux.
Bien à l’abri derrière leur clavier et leur pseudonyme, les harceleurs peuvent détruire la vie de leurs congénères sans se déplacer, ni même se faire connaître. Bref, internet a permis à ces criminels de devenir plus intrusifs mais aussi plus lâches.
Cet abject fait-divers numérique vient alimenter un mouvement de fond chez nos membres pour qui, internet, les réseaux sociaux, le big data et les technologies numériques en général deviennent peu à peu une réelle source d’inquiétude.
Un certain malaise s’installe. La place prépondérante de ces technologies, ou plutôt leur côté inéluctable, commence à gêner celles et ceux qui auraient aimé avoir leur mot à dire dans la place qu’on doit laisser à ces technologies de l’information.
La première inquiétude de nos membres s’est alors exprimée à propos de la fin annoncée de l’argent liquide, autant que de la disparition des guichets de banque au profit des transferts d’argent par smartphones.
Bien sûr, l’administration a emboité le pas. Si bien que de plus en plus de gens qui ne détiennent pas l’infrastructure ou les compétences nécessaires à cette digitalisation de leur vie administrative se sentent les analphabètes du XXIe siècle.
Ce mal-être face à ce qui est clairement ressenti comme un diktat du numérique s’est prolongé dans des réflexions sur l’impact éthique et citoyen de ce tournant à marche forcée de la digitalisation de notre société via les fameux algorithmes notamment.
Au terme de ces réflexions, le tableau dépeint est d’une noirceur confondante. Mais n’est-il pas possible d’y voir autre chose qu’un avilissement coupable et conscient de notre citoyenneté au profit de la sacro-sainte technologie ?
Non pas pour dire : « la technologie, c’est super ! » dans un mouvement d’allégeance aveugle au positivisme, mais bien pour oser affirmer qu’en dehors de tout cela, le rêve d’universalité citoyenne et démocratique des débuts d’internet existe encore bel et bien.
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