L’ACRF a interpellé le Premier Ministre et le Ministre des finances à ce sujet. Selon diverses sources, la société Electrabel et bien d’autres se sont servies des ficelles de l’ingénierie fiscale pour réduire ses impôts en 2009 à 0,4% : un cadeau fiscal de l’Etat qui se révélerait de l’ordre de 527 millions € par an ! Permettez-nous d’être scandalisées par cette soustraction inacceptable à l’impôt nominal légal de 33,99% ! Même si les montages opérés n’ont rien d‘illégal, comment sont-ils rendus possibles ? Cette évasion fiscale est choquante à l’heure des rigueurs budgétaires et des cures d‘austérité imposées aux Entités fédérées et de facto aux citoyens belges. Les dossiers fiscaux des grandes entreprises belges, toujours plus à même de profiter des avantages offerts par le système – à l’aide des plus grands avocats fiscalistes -, démontrent qu’en Belgique il vaut mieux être un grand patron qu’un simple citoyen. Lorsqu’on met face-à-face les cadeaux aux entreprises et les salaires-poche des travailleurs, il y a de quoi « rire jaune » ! Dans un Etat où les pensions de retraite sont mises en danger, où l’on rogne tant et plus sur les allocations sociales (notamment via le statut de cohabitant), où le chômage touche plus de 750 000 personnes, où même être travailleur peut côtoyer la précarité, il est urgent de mettre un terme à cette politique capitaliste des finances publiques. Nous ne demandons pas la fin des intérêts notionnels qui aident effectivement les Petites et Moyennes Entreprises à garder le cap. Il s’agit surtout de revoir le système afin d’éviter la fameuse « optimisation fiscale » par les très grandes entreprises et d’apporter une politique différenciée entre les grands et les petits patrons. Ce chantier est urgent et ne devrait pas attendre que le « coma » du gouvernement en affaires courantes, qui profiterait alors encore aux financiers, prenne fin.