Deux phénomènes relatifs à la mobilité risquent de mettre à mal le développement et la dynamique des espaces ruraux : d’une part, la hausse des prix de l’énergie, en particulier des carburants ; d’autre part, la lutte contre le réchauffement climatique, qui vise, à favoriser le développement des espaces les plus accessibles et les mieux desservis par des systèmes de transport collectif (pour des transports « décarbonés ») c’est-à-dire les espaces urbains.
La mobilité de la population rurale, qui repose aujourd’hui essentiellement sur la possession et la dépendance à un véhicule individuel, pourrait donc être remise en question : le risque est grand de voir les communes rurales les plus mal desservies ne plus avoir d’autre perspective qu’une réduction de l’offre locale de services et la disparition de beaucoup d’activités … c’est bien sûr inéquitable d’un point de vue territorial !
Entre les crises pétrolières, la dépendance à l’automobile
Les premières crises pétrolières ont eu lieu en 1973 et 1979, c’était la fin des Trente glorieuses. En 2008, la hausse du prix des énergies a joué à nouveau un rôle dans le déclenchement d’une nouvelle crise économique, que l’on a parfois désignée comme le 3ème choc pétrolier. Si ces crises à répétition ont entraîné quelques ajustements de court terme, il semble que notre société a la mémoire courte. Car, à chaque fois que le prix du baril baissait, c’est comme si on entrait dans une nouvelle ère d’abondance pétrolière : les ventes de voitures – toujours plus lourdes et plus puissantes – repartaient à la hausse, les kilomètres parcourus augmentaient, et les politiques d’aménagement renforçaient cette dépendance à l’automobile… jusqu’à la crise suivante.
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https://acrf.be/wp-content/uploads/2022/12/arcfana_2022_15_mobiliterurale_MM.pdf