Sensibles aux difficultés majeures rencontrées par le monde agricole, les femmes de l’ACRF Ardenne–Condroz-Famenne, mouvement féminin d’éducation permanente en milieu rural, ont organisé un colloque ce lundi 30 mai à Nadrin (Houffalize). Un public diversifié de 120 personnes a participé aux débats et au panel autour des exposés de J-P Champagne et A-M. Biatour représentant la Fédération Wallonne des Agriculteurs et l’Union Wallonne des Agricultrices, T. Laureys, auteur de « Changer le modèle agricole en Wallonie », T. Lauwers, passionnée de nutrition saine, ainsi que Monsieur Peeters, représentant du député pour l’agriculture à la Province de Luxembourg et J-C. Van Schingen, attaché à la cellule agriculture du Cabinet Lutgen pour le gouvernement wallon.
Sur les 19.000 exploitations agricoles que l’on compte aujourd’hui en Wallonie, 2000 devraient disparaître cette année, selon les estimations du syndicat agricole FWA. En tant que citoyennes soucieuses d’un développement rural durable, les femmes de l’ACRF s’interrogent. Si les agriculteurs disparaissent qui va gérer l’espace rural ? Comment pourront-nous nous nourrir de façon saine ?
Un autre modèle est encore à inventer. Cela suppose, pour les consommateurs, un effort pour manger et cuisiner des produits du terroir et de saison. Mais pour que ces produits soient accessibles, les producteurs doivent s’organiser et les décideurs wallons peuvent jouer un rôle pro-actif , par exemple comme le suggère Th. Laureys en imposant aux entreprises de grande distribution un quota obligatoire de produits respectant un cahier de charge précis.
Face à l’inquiétude des agriculteurs générées par la politique générale de marché, l’ACRF estime urgent que des régulations soient mises en place afin d’éviter le dumping et la disparition de l’agriculture familiale.
Il est indispensable que les acteurs se mettent autour de la table. C’est aussi pour cela que l’ACRF est partie prenante de la plateforme souveraineté alimentaire qui regroupe plusieurs ONG, organisations rurales et mouvements de défense de l’environnement et des consommateurs en vue défendre le droit des peuples à définir eux-mêmes ce qui leur convient en matière de politiques alimentaires et agricoles.