En prémices aux évènements de la Marche Mondiale des Femmes, l’ACRF (Action chrétienne Rurale des Femmes) a rassemblé ce 15 février une quarantaine de femmes venant des quatre coins de la Communauté Française, dont plusieurs présidentes ou conseillères de CPAS.
La pauvreté et l’analphabétisme sont des réalités trop souvent cachées en milieu rural. Les interventions de Gisèle Allard, membre de l’ACRF et présidente d’un CPAS rural et de Jacqueline Masson , de l’ASBL « Lire et Ecrire » ont permis de mieux comprendre la souffrance des personnes qui vivent ces situations au quotidien.
Au terme de cette journée, l’ACRF souhaite faire passer deux messages essentiels :
- Les bénéficiaires disent combien il est difficile de faire la démarche de s’adresser au CPAS parce qu’on n’a plus de revenus suite à une séparation, par exemple, ou parce qu’on se trouve piégé par les dettes. Les femmes attendent du CPAS un regard non jugeant, un lieu d’écoute et de parole en plus de l’appui financier.
- Les présidentes et conseillères de CPAS appellent les personnes à faire appel au CPAS plus vite, dès qu’une difficulté surgit. Souvent les personnes y recourent quand elles n’ont plus d’autres issue. Plus on attend, plus il est difficile de résoudre les problèmes.
L’ACRF constate que la pauvreté et l’exclusion ne sont pas une fatalité mais le résultat d’un système économique et politique. Un cahier de revendications politiques sera porté par l’ACRF en lien avec d’autres associations de femmes dans le cadre de la Marche Mondiale des Femmes en mars prochain.
Epinglons entre autres l’exigence de revenir à l’esprit initial de la loi du 21 février 2003 sur le fonds de créances alimentaires (que le SECAL paye les avances), la nécessité de financer les services d’aide, de soins aux familles et aux personnes âgées, d’accueil de l’enfance.
Quelques chiffres :
10 % de la population adulte est analphabète en Belgique
8 % des belges sont confrontés de façon permanente au risque de pauvreté. Hommes et femmes ne sont pas égaux puisque l’on compte 9 % de femmes et 6 % d’hommes.(www.pauvrete.be)
65 % des personnes qui ont demandé le Revenus d’Intégration Sociale (anciennement minimex) au CPAS d’Ohey en 2004 étaient des femmes.