L’ACRF-Femmes en milieu rural se pose la question de l’avenir des fermes familiales, mais aussi du paysage rural tel que nous le connaissons et de ce nous trouverons dans nos assiettes dans quelques années. Cette analyse est la suite d’une rencontre avec Françoise Tagnon, agricultrice à Serinchamps.
L’usage et l’avenir des terres agricoles est l’affaire de tous. Pour celles et ceux qui la cultivent, la terre est à la fois une source de production et de revenus, un lieu de vie et de travail. Pour les autres, l’usage qui est fait des terres agricoles détermine notre alimentation et notre santé, le dynamisme des territoires ruraux, la diversité des paysages qui nous entourent, la préservation des ressources naturelles et la résilience de nos communautés.
Les fermes sont difficiles à reprendre et demandent beaucoup d’investissement. L’accès à la terre est devenu très problématique. Partout en Belgique, les prix des terres s’envolent même s’il y a de fortes nuances entre la Flandre et la Wallonie, et selon les provinces. Le risque de voir disparaître beaucoup de fermes familiales et paysannes est donc réel. La prochaine décennie pourrait transformer totalement le paysage rural et la production agricole de notre région. Et pourtant, il existe de nombreux jeunes désireux de reprendre une exploitation afin de lui donner un nouvel élan. Il existe aussi de nombreux fermiers en fin de carrière qui ignorent que le travail de toute une vie pourrait être valorisé par un repreneur.
Il y a malheureusement très peu d’opportunités « praticables » d’accès à la terre. Les enfants d’agriculteurs partent vers d’autres horizons. Et lorsqu’une exploitation s’arrête, les agriculteurs en activité sont toujours preneurs des terres pour agrandir leur surface de travail, et beaucoup d’investisseurs qui n’ont rien à voir avec les projets agricoles y voient un placement, c’est une valeur refuge et le prix des terres grimpe. Le danger est d’assister à un phénomène de concentration, que les terres soient captées par des grandes exploitations, des propriétaires terriens et des sociétés de gestion ou d’autres multinationales.
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