Depuis le retentissement du scandale Weinstein à Hollywood et ses prolongements avec l’apparition des hashtags #metoo et #balancetonporc, les langues se délient, enfin. On assiste désormais à l’apparition d’un mouvement de prise de parole comme jamais auparavant. À l’instar de ce qui s’est déroulé en 2010 au moment de la révélation de cas de pédophilie au sein de l’Église catholique, la prise de conscience de l’ampleur du phénomène semble donner aux victimes la sensation de ne plus être seules, de faire partie d’un groupe et leur prodigue la force de témoigner.
Depuis, ce sont des années d’abus, d’intimidations et de chantages qui jaillissent quotidiennement dans les médias, sur les réseaux sociaux et dans les commissariats. Selon les chiffres français, depuis fin 2017, le nombre de plaintes pour agression sexuelle a augmenté de 30% par rapport à la même période en 2016 !1 Face à l’ampleur du mouvement, un premier constat s’impose : ces questions d’abus ne touchent pas qu’Hollywood.
Au vu du nombre de témoignages de femmes choquées, révoltées ou traumatisées dans leur chair, on ne peut plus nier qu’il s’agit, là, d’une tendance globale dont la société toute entière doit se charger. Autrement dit, quoi qu’en disent certains commentateurs et polémistes, nous ne sommes pas en face d’une élucubration de féministes hystériques et frustrées. Mais alors de quoi s’agit-il vraiment ? Quel sens donner à ce qui se joue aujourd’hui ?
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