La 5e et dernière session du Groupe de Travail de l’ONU en charge du projet de Déclaration sur les droits des paysans s’est tenue du 9 au 13 avril 2018. Après 5 ans de négociations, il a finalisé le projet de Déclaration qui a été soumis en septembre en plénière lors de la 39ème session du Conseil des Droits de l’Homme à Genève avant d’être présenté devant l’Assemblée générale de l’ONU à New-York en ce mois de novembre 2018.
Selon le rapport sur la pauvreté rurale du Fonds International de Développement Agricole (FIDA) de 2011, près d’un milliard de personnes souffrent de la faim dans le monde, dont 800 millions vivent en milieu rural. Ces personnes sont des paysan.ne.s, des travailleurs agricoles, des sans-terres, des pêcheur.euse.s, des berger.e.s. Parmi ces 800 millions de personnes vivant en milieu rural, 70% sont des femmes et des filles.
Même si la situation s’est améliorée au cours des années suivant ce rapport, la question reste posée : » comment est-il possible que les personnes censées produire la nourriture soient menacées par la faim ? « .
La Via Campesina, le plus grand mouvement paysan au niveau mondial, implanté dans plus de 70 pays et représentant plus de 200 millions de paysannes et de paysans est à l’origine de ce projet de Déclaration sur les droits des paysans. Depuis plusieurs années déjà, elle avait effectué un travail préparatoire qui a permis, suivant les recommandations du comité consultatif, au Conseil des droits de l’Homme d’adopter une résolution sur la » Promotion des droits de l’homme des paysans et autres personnes vivant dans les zones rurales « , le 27 septembre 2012. Dans cette résolution, le Conseil décide de créer » un groupe de travail intergouvernemental à composition non limitée chargé de présenter un projet de déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et autres personnes vivant dans les zones rurales » sur base du projet de déclaration du comité consultatif. Tous les acteurs concernés, c’est à dire les États, les organisations de la société civile et d’autres représentants, doivent être inclus aux consultations. Le groupe de travail s’est lancé dans l’élaboration de la déclaration en 2013.
Quelques années plus tard, dans un délai de 5 ans (ce qui est finalement assez court dans les instances des Nations Unies), la paysannerie et les travailleuses et travailleurs du milieu rural devaient obtenir le vote de cette Déclaration à l’ONU permettant la défense et la protection de leurs terres, leurs semences, la biodiversité et des accès facilités pour les marchés locaux. Le vendredi 28 septembre 2018, les nations membres du Conseil des Droits humains de l’ONU ont passé une résolution pour amener devant tous les États membres la Déclaration pour le Droit des paysans et des personnes travaillant en milieu rural.
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