Décidément, Hollywood est bien plus prompte à donner des leçons de morale dans ses films qu’à se les appliquer à elle-même. Alors que l’affaire Weinstein joue les prolongations dans une contre-réaction défendant la liberté d’importuner, indispensable à la liberté sexuelle, une nouvelle affaire vient démontrer que ce que doit subir la gent féminine dans l’industrie américaine du cinéma dépasse le seul domaine de la sexualité.
S’il ne faut pas être grand clerc pour se douter que les actrices sont moins rémunérées que leurs homologues masculins, le dernier film du célèbre réalisateur Ridley Scott vient d’en montrer l’ahurissante ampleur. Si Tout l’argent du monde s’est distingué par sa qualité exceptionnelle, il s’est aussi fait connaître pour l’outrageuse différence de rémunération réservée à ses acteurs. L’actrice-phare du film, Michelle Williams, aurait en effet reçu un cachet 100 fois moindre que Mark Wahlberg à qui elle donne la réplique.
Dès lors, cet écart (ce gouffre ?) salarial, sera-t-il à même d’élever les consciences ? Si l’affaire Weinstein a permis aux victimes de l’ensemble de la société d’oser témoigner, en sera-t-il de même pour ce dernier scandale ? Les excès d’Hollywood permettront-ils de renverser les modes de conduite et de dénoncer l’écart salarial injuste dont sont victimes les femmes à travers le monde ?
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